Fin des 100 chevaux et « rétrofit » : la Délégation à la sécurité routière reste ancrée dans ses fantasmes
Après plus de quatre mois d’attente, l’arrêté validant l’autorisation de circuler des motos de plus de 100 ch équipées de l’ABS vient d’être publié au Journal officiel. C’est enfin le dénouement d’un imbroglio administratif qui met un terme au bridage à 73,6 kW des deux-roues motorisés (2RM), exception française qui perdurait depuis 1984.
Durant 32 ans, la France a soumis les détenteurs du permis moto à un bridage à 100 ch. Cette mesure « anti-moto » décidée en novembre 1984 avait pour unique objectif de montrer que le gouvernement de l’époque agissait pour la sécurité routière… tout en stigmatisant les motards. Toujours soupçonnés pour leur supposé manque de modération. Le problème, c’est que la corrélation entre puissance du véhicule et accidentalité routière n’a jamais pu être démontrée, comme l’a confirmé le rapport TNO (laboratoire néerlandais équivalent de notre Observatoire interministériel de la sécurité routière, l’ONISR). Le caractère injuste de cette brimade est d’ailleurs patent puisqu’il n’a jamais été appliqué aux automobilistes, même novices. Ce bridage constituait en outre une différence de traitement entre les motards de France et ceux des autres états de l’UE, en contradiction des principes européens.
Aujourd’hui, toujours aussi psycho-rigide dans ses mocassins, le gouvernement a imaginé cette nouvelle exception franco-française qui consiste à conditionner le débridage des motos anciennement bridées à 100 ch à la présence d’un freinage ABS.
La FFMC dénonce cette nouvelle usine à gaz au motif qu’elle n’a toujours pas de fondement sérieux en termes de sécurité routière : conditionner l’autorisation de circuler des motos de plus de 100 ch à la présence d’un ABS d’origine revient à établir une relation entre puissance et freinage, ce qui n’a pas de sens puisque l’ABS ne se déclenche qu’à basse vitesse.
La FFMC sollicitera très prochainement la Direction Marché intérieur, industrie, entreprenariat et PME de la Commission européenne afin de s’assurer que le présent arrêté soit conforme aux règles communautaires.
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