Orange avec AFP, publié le samedi 10 décembre 2016 à 15h26
C’est une première en région. L’agglomération de Grenoble a testé ce samedi pour la première fois le dispositif « vignettes anti-pollution » qui interdit aux véhicules trop anciens de circuler. Les contrôles sont restés « pédagogiques », la verbalisation ne devant démarrer qu’au 1er janvier 2017.
Pour lutter contre un pic de pollution persistant, les voitures immatriculées avant le 1er janvier 1997, les poids lourds et autocars antérieurs à 2001 et les deux-roues datant d’avant 2000 n’ont pas le droit de circuler sur le territoire de la métropole grenobloise, ni sur les axes autoroutiers y menant. En fonction de leurs émissions polluantes, les véhicules se voient décerner des vignettes de couleur, numérotées de 1 à 5, appelées également certificats de qualité de l’air. Les véhicules mis en service avant 1997 en sont, eux, privés.
Des gendarmes menaient des contrôles aux péages autoroutiers et la police – nationale et municipale – à des points d’accès de la ville en cette journée d’affluence pour les achats de Noël. « On mise sur la pédagogie, on ne pouvait pas être trop incisif la première fois », a déclaré à l’AFP le préfet de l’Isère, Lionel Beffre, depuis le Pont de Catane sur une importante voie d’entrée – deux fois 3 voies – dans la ville.
PLUS PERTINENT QUE LA CIRCULATION ALTERNÉE
« À Paris, le système (de circulation alternée) est simple, voire simpliste et en place depuis longtemps. Ici, le système est sophistiqué et il faut le temps de le comprendre », a-t-il plaidé. La circulation alternée n’a pas été reconduite ce week-end dans la capitale, ni à Lyon et Villeurbanne qui l’ont expérimentée vendredi pour la première fois en province.
Les vieilles voitures « représentent 8% du parc automobile du bassin de vie grenoblois mais 10% des émissions de ce parc », a souligné à l’AFP Éric Piolle, maire EELV de Genoble. Selon lui, si la pollution persistait et que la préfecture devait annoncer dimanche le passage au stade suivant de restriction de circulation pour lundi, ce serait « 25% des voitures » qui devraient théoriquement rester au stationnement (vignettes 4 et 5).
TRANSPORTS EN COMMUN MOINS CHER
L’objectif de ce premier déclenchement du dispositif et des contrôles est de pousser l’ensemble des habitants à commander leur vignette. « On est à 51.000 vignettes commandées sur un parc de 320.000 véhicules dans le bassin de vie, dont 10.000 ces deux derniers jours », s’est félicité Yann Mongaburu, président du Syndicat métropolitain des transports en commun. « Baisser le niveau de particules fines est le principal levier pour améliorer la santé des habitants de ville », a insisté Mondane Jactat, adjointe à la santé.
Plusieurs mesures restent en vigueur pour inciter les automobilistes à utiliser les transports en commun, comme le ticket unique valable toute la journée. Cela dans l’agglomération grenobloise mais aussi dans les vallées du Grésivaudan et le Pays Voironnais. Les trams et bus passent plus fréquemment et les locations de vélos sont à moitié prix
Pour répondre aux questions des automobilistes, la Métropole grenobloise s’est attachée jusqu’en février prochain les services d’une plateforme téléphonique dédiée