« Nous nous sommes aperçus que le conducteur avait un rôle majeur sur l’utilisation des technologies de réduction des émissions », a déclaré Gaëtan Monnier, directeur du centre de résultats transports de l’Ifpen.
L’IFPEN, IFP Énergies Nouvelles (ancien Institut Français du Pétrole), a réalisé une étude visant à qualifier le style de conduite et son rapport avec les émissions polluantes. Cette étude montre que si les cycles de vitesse ne paraissent pas si différents, il y a une grosse différence d’émissions polluantes entre une conduite « agressive » et une conduite « apaisée ». Pour gagner très peu de temps, on pollue beaucoup plus !
Fort de ce premier constat, l’IFPEN est allé plus loin avec 36 conducteurs et 7 véhicules, qui ont effectué un trajet urbain de façon « habituelle ». Les résultats sont hallucinants : « Le style de conduite est un levier majeur pour la réduction des NOx : à même véhicule et même trajet, les émissions de NOx peuvent varier jusqu’à 400 %, et celles de CO2 jusqu’à 20 %. ». Gaetan Monnier, qui a piloté l’étude, affirme : « Quelqu’un qui n’a pas la chance de pouvoir changer de véhicule et de s’équiper des dernières technologies peut donc tout de même être bien positionné en termes d’émissions. »
En résumé, le comportement, facteur humain, compte davantage que l’âge du véhicule, facteur technique. De quoi contredire par les résultats de cette étude le choix fait de la classification Crit’Air, qui ne prend en considération qu’un facteur secondaire !
A la FFMC, devant le résultat de cette étude, nous aurions souligné l’urgence de former les conducteurs à l’éco-conduite, considérant que résoudre les comportements agressifs, qu’on savait déjà accidentogènes et qu’on sait également plus polluants, est la solution logique ! C’est d’ailleurs en ce sens que l’éco-conduite fait partie du programme des formations dispensées dans le Mouvement FFMC !
Bien entendu, technocratie oblige, ce n’est pas la position de l’IFPEN, qui a aussitôt breveté un système d’application connectée à une vignette Crit’Air qui qualifierait « en temps réel » une conduite plus ou moins polluante !
Quand tous ces technocrates vont-ils comprendre qu’un problème humain trouve sa résolution dans un remède humain ?
Source : IFPEN, IFP Énergies Nouvelles (ancien Institut Français du Pétrole)
Voir en ligne : IFPEN via Flotauto