Enquête : 58%des motards pour le Contrôle technique !


La Sécurité Routière n’apprécie pas le site Internet de campagne anti-contrôle technique lancé par la FFMC

Contrôle technique : la Sécurité Routière répond à la FFMCCe week-end, les 16 et 17 avril, auront lieu en France plus de 70 rassemblements et manifestations motardes organisés pour protester contre le projet de contrôle technique moto. Une mobilisation qui répond à l’appel de la Fédération Française des Motards en Colère (FFMC). Afin de sensibiliser les motards sur l’importance de cette mobilisation, la FFMC a lancé récemment un site Internet de campagne à l’attention des motards. Une initiative qui ne plait pas à la délégation à la sécurité et à la circulation routières (DSCR) qui vient de publier une mise au point officielle.


Un rappel des risques

La DSCR insiste en premier lieu sur le fait qu’aujourd’hui encore, les motards ont 23 fois plus de risques de mourir sur la route que les automobilistes. Autre signal d’alerte selon la DSCR, le fait que la mortalité sur les routes soit repartie à la hausse en France au cours des deux dernières années, tout comme ce fut le cas en mars dernier.


La DSCR justifie le contrôle technique

Pour les membres de la DSCR, la mise en place d’un contrôle technique moto sera appliquée quoi qu’il arrive dès le début de l’année prochaine :

    L’instauration du contrôle technique des deux-roues motorisés à la revente entrera en vigueur en France au second semestre 2017. Cette mesure élémentaire de protection du consommateur – protection au sens fort du terme puisqu’il s’agit de son intégrité physique – est déjà en vigueur dans 17 États de l’Union européenne sur 28. Elle s’imposera à tous les États membres via la directive européenne 2014/45/UE du Parlement et du Conseil du 3 avril 2014, au plus tard le1er janvier 2022. La France, comme les autres Etats européens, a l’obligation de transposer cette directive avant mai 2017.

Une majorité des motards serait favorable au contrôle technique

Les membres de la DSCR insistent également sur le fait que la grande majorité des motards serait elle-même favorable à l’instauration d’un contrôle technique pour les motos :

    Selon une enquête BVA pour la Sécurité routière d’avril 2015, 75% des Français sont favorables à l’instauration d’un contrôle technique à l’occasion de la revente d’un deux roues motorisé, tout comme 66% des conducteurs de cyclomoteurs et 58% des motocyclistes.

Les membres actifs de la FFMC ne seront sans doute pas sur la même longueur d’onde que les conclusions du sondage BVA sur lequel la DSCR fonde sa réflexion. Mais les membres de la DSCR vont plus loin, en affirmant que la FFMC n’informe pas correctement les motards :

    Contrairement aux affirmations de la FFMC, il n’a jamais été question d’un contrôle périodique, mais d’un contrôle effectué par un organisme agréé uniquement au moment de la revente d’un véhicule. L’objectif est de renseigner l’acheteur, mais aussi de le rassurer sur l’état du véhicule qu’il souhaite acquérir. Cette mesure concernera environ 600 000 transactions annuelles, soit un cinquième du parc roulant.

Une déclaration qui se heurte aux convictions des membres de la FFMC, pour qui le contrôle technique moto n’est qu’un prétexte pour forcer les motards à mettre une nouvelle fois la main à la poche.


Querelle de statistiques

Autre point de désaccord profond entre la DSCR et la FFMC au sujet du contrôle technique, l’argument de la sécurité. Selon la FFMC, le défaut technique d’un véhicule n’est mis en cause que dans 0,3%. Un chiffre que nuance la DSCR :

    La FFMC s’appuie sur le rapport Maids (Motorcycle Accident In Depth Study) pour affirmer que les accidents mortels de deux roues sont le fait d’une anomalie technique du véhicule dans seulement 0,3% des cas. Or les statistiques de l’Observatoire national interministériel de la Sécurité routière (ONISR) démontrent que ce chiffre doit être mis en perspective d’une accidentologie routière très multifactorielle. En réalité, l’anomalie technique, associée à d’autres facteurs, est en cause dans 5% des accidents mortels.

Enfin, si la FFMC affirme que les centres de contrôles techniques n’ont pas les compétences requises pour effectuer une vérification des motos, la DSCR pense exactement le contraire :

    Dans le projet du gouvernement, les points de contrôle porteront principalement sur la signalisation, le freinage, la vitesse (pour les cyclomoteurs), les émissions polluantes, l’état général du véhicule (comme l’usure des pneus), ainsi que sur la bonne conformité du certificat d’immatriculation en relation avec le véhicule examiné. Ce contrôle ne sera donc pas uniquement visuel comme l’affirme la FFMC. Il nécessitera, au contraire, un équipement technique commun à tous les centres de contrôle en matière de vérification de l’éclairage et de la pollution, mais aussi un équipement particulier : un céléromètre utilisé pour vérifier la vitesse des cyclomoteurs. La découverte d’une défectuosité susceptible de mettre en danger le conducteur et les autres usagers de la route entraînera une contre-visite après réparation.

En vigueur depuis 1992 pour les voitures, le projet d’un contrôle technique moto est régulièrement remis sur le devant de la scène depuis plusieurs années et a déjà donné lieu à de grandes manifestations en 2012.

 

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