Airparif, l’organisme chargé de contrôler la qualité de l’air à Paris, livre son bilan de l’opération « Journée sans voiture » organisée dimanche dans le centre de la capitale. Alors, on respire mieux dans une ville sans moteur ? Pas tout à fait… Explications

Comme annoncé sur le Facebook officiel MNC, Paris organisait dimanche sa deuxième « Journée sans voiture » avec une zone de 38 km2 interdite à tous les moyens de transports motorisés, y compris bien sûr les motos et scooters mais aussi les véhicules électriques (!).

Sans grande surprise, Airparif constate une baisse moyenne de « 20 à 35% » de la teneur en dioxyde d’azote dans ses stations de mesure situées dans la zone interdite d’accès dimanche aux voitures, motos et scooters : « – 35% sur les stations du quai des Célestins (Paris 4ème) et des Champs-Elysées (Paris 8ème), -20% place de l’Opéra et boulevard Haussmann (Paris 9ème) », mais aussi « -13% au pied de la Tour Eiffel », selon l’organisme.

En revanche, le bilan est nettement moins positif à l’extérieur de cette zone contrôlée, par ailleurs cinq fois plus importante qu’en 2015. Comme l’an dernier, Airparif constate un transfert de la pollution en dehos de la zone interdite, notamment sur certaines portions du périphérique qui enregistrent une hausse de « +38% de teneur en dioxyde d’azote » par rapport à un dimanche ordinaire ! Et encore faut-il souligner l’arrivée d’une averse au début de l’opération, qui a « naturellement » participé à dissiper plus rapidement les émissions polluantes…

« Une augmentation des niveaux est constatée sur des grands axes, du fait du report probable de trafic ou du contournement par les automobilistes : Boulevard Soult (Paris 12ème), avec une augmentation de l’ordre de 30 % des niveaux de dioxyde d’azote, ainsi que sur le boulevard périphérique Est (entre la Porte Dorée et la Porte de St Mandé, à l’est de Paris), avec une hausse de 38% », dévoile Airparif.

En d’autres termes, Anne Hidalgo – maire de Paris jusqu’en 2020 – a déplacé la pollution de « sa » ville de l’intérieur vers l’extérieur, sans se soucier des conséquences de ce transfert toxique sur les personnes vivant extra-muros… Par ailleurs, on note qu’aucune mesure visant à promouvoir les transports en communs ou « propres » n’a été prise lors de cette « Journée sans voiture », ne serait-ce qu’une baisse exceptionnelle du prix du RER, du métro ou de la location de Vélib.

Les taxis parisiens, autorisés à circuler à l’image des véhicules d’urgence, sont finalement les principaux bénéficiaires de cette mesure. Et sinon, à quand une « Journée deux-roues à Paris », avec circulation réservée aux motos et aux scooters ? Périphériques sans bouchon, circulation fluidifiée, stationnements aisés, rejets d’émission moindres : une telle initiative réunirait une foule d’avantages…

Alexandre BARDIN – © WWW.MOTO-NET.COM

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