mercredi 27 janvier 2016, Bernard CAZENEUVE, ministre de l’Intérieur, a annoncé dans le quotidien Le Parisien/Aujourd’hui en France le bilan de la Sécurité routière pour l’année 2015.

L’ONISR* constate une augmentation de 2,4% de la mortalité par rapport à 2014, portant ainsi à 3 464 le nombre de personnes tuées sur les routes françaises. Alors que le Gouvernement met en cause « des vitesses excessives », l’association « 40 millions d’automobilistes » met en exergue que la seule augmentation du nombre d’accidents dus aux stupéfiants et à l’alcool explique la hausse de la mortalité en 2015. Les stupéfiants et l’alcool, les deux principales causes des accidents

L’année 2015 s’est clôturée, selon le bilan provisoire de l’ONISR, sur une hausse du nombre de tués sur les routes : 3 464 usagers ont trouvé la mort, soit 80 de plus qu’en 2014.

Ce bilan – inacceptable – est cependant à mettre en regard des événements survenus au cours de l’année, tel l’accident de Puisseguin, dans lequel 43 personnes avaient péri. Un accident, certes dramatique, mais qui reste exceptionnel et qui compte malgré tout pour plus de la moitié de la hausse constatée l’an passée.

Pour le reste, la Sécurité routière et le ministre de l’Intérieur n’accusent qu’un mal : « le relâchement sur la vitesse ». Et, en toute logique, ne proposent qu’une solution : « une stratégie radar forte », alors que des radars supplémentaires avaient déjà été implantés en 2014 et 2015.

Pour « 40 millions d’automobilistes », c’est omettre volontairement les deux principales causes d’accidentalité sur la route : les stupéfiants et l’alcool au volant.

L’ONISR précise que ces facteurs ont augmenté respectivement de 22 à 25% et de 28 à 30% dans les accidents mortels.

Une fois de plus, on ne s’attaque pas au fond du problème :

en quoi le radar sauvera-t-il la vie de celui qui a trop bu ou qui roule sous l’influence de psychotropes ?

Il est temps pour le Gouvernement de se montrer honnête et d’apporter des réponses plausibles aux véritables causes des accidents.

Mais qui aura le courage de prendre à bras le corps ces problématiques, qui nécessitent bien plus que de poser une boîte métallique sur le bord de la route ?

Une baisse spectaculaire de la mortalité routière en 2013 L’association rappelle également que si l’on ne peut nier cette hausse de la mortalité depuis deux ans, il est bon de se souvenir que la baisse enregistrée en 2013 était à ce point spectaculaire (-11% par rapport à l’année précédente) qu’elle impliquait malheureusement une légère augmentation des chiffres les années suivantes.

Malgré cette hausse de 2,4% par rapport à 2014, l’année 2015 porte de meilleurs résultats en termes de sécurité routière que l’année 2012, et même que l’année 2013, si l’on regarde les statistiques de l’accidentalité corporelle : le nombre de blessés et de personnes hospitalisées suite à un accident de la route sont en effet – et c’est un facteur encourageant – en nette diminution cette année (-3,6% par rapport à 2014).

Notons enfin que, selon un rapport du Sénat**, 47% des accidents de la route mettent en cause la qualité ou l’entretien des infrastructures routières. Difficile donc pour l’État d’imposer aux usagers français un objectif ambitieux de moins de 2 000 tués sur les routes en 2020 lorsqu’il se désengage lui-même de la sécurité de ses citoyens en réduisant d’année en année les moyens financiers accordés à l’entretien du réseau sur lequel ils circulent…

Pour dénoncer cet état de fait, « 40 millions d’automobilistes » a mis en ligne à la fin novembre 2015 un site internet dédié au signalement des routes les plus délabrées de France : www.jaimalamaroute.com.

* Observatoire national interministériel de la Sécurité routière

** Selon le Projet de loi relatif à la sécurité des infrastructures et systèmes de transport.

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