Anne Hidalgo, la maire (PS) de Paris, a séduit une partie de son électorat en promettant de piétonniser la capitale au maximum, au détriment de ceux qui sont obligés d’utiliser un mode de déplacement motorisé. Dernier exemple en date : sa décision d’interdire la circulation sur les voies sur berges, attaquée en justice par près de 200 maires.
Anne Hidalgo n’aime décidément pas plus les voitures que les motos, qu’elle a décidé d’interdire dans Paris en semaine de 8h à 20h, à partir des millésimes d’avant 1999. Son rêve ? Eradiquer la plupart des véhicules motorisés de la capitale afin que chacun se déplace en transports en commun. Ou mieux à Vélib’. C’est cool, les Vélib’, ça ne pollue pas et ça fait faire du sport aux Parisiens ! Alors que demande le peuple ?
[Dernière minute : circulation alternée à Paris mardi 6 décembre]
Eh bien le peuple, il fait régulièrement remarquer à l’édile que toute la population parisienne n’habite pas le centre-ville, ni à côté d’une station de métro. Pire : selon certaines informations, certains résideraient même à l’extérieur de la capitale (kwâââ, de l’autre côté du périph ?!) et ils se voient mal enfourcher un – lourd – Vélib’ pour aller travailler. Bon, c’est vrai : travailler, c’est aussi un drôle de concept…
« L’absolue nécessité d’offrir aux piétons les voies de la rive droite »
Mais de tout cela, Anne Hidalgo n’en a cure : la maire poursuit crânement ses actions anti-véhicules motorisés, à l’image de sa récente décision de fermer la voie Georges-Pompidou sur 3,3 km – entre le tunnel des Tuileries (1er) et le port de l’Arsenal (12ème) -, alors même qu’une commission publique avait rendu un avis défavorable sur le sujet en août…
« En tant que Maire de Paris, représentante des Parisiens et ayant la responsabilité de protéger et d’améliorer leur cadre de vie, j’ai décidé, dans le respect du droit, de ne pas suivre cet avis consultatif de la commission d’enquête », expliquait alors Anne Hidalgo, soulignant « l’absolue nécessité d’offrir aux piétons les voies de la rive droite ».
Paris : les recours se multiplient contre la fermeture des voies sur berges
Bref, circulez (à pied), y a rien à voir. Sauf que de nombreuses voix s’élèvent contre cette fermeture des voies sur berges rive droite, le seul grand axe permettant une traversée rapide de Paris d’ouest en est. A commencer par la présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse (LR), qui a déposé le 24 novembre un recours devant le tribunal administratif de Paris, suivi par cinq départements franciliens (Hauts-de-Seine, Yvelines, Val-d’Oise, Essonne et Seine-et-Marne).
Depuis cette semaine, quelque 168 maires de communes d’Ile-de-France se sont joints au mouvement en signant une lettre ouverte adressée à la maire de Paris et publiée dans Le Figaro. Les élus y réclament que tous les projets de piétonnisation de Paris soient « réexaminés dans la concertation, la transparence et avec le souci de la cohésion des territoires ». Autrement dit, sans qu’une personne décide du sort de millions d’autres sans tenir compte de l’avis de quiconque, comme à l’époque féodale…
Régionalisation Vs Piétonisation
« L’aggravation des encombrements entraîne une détérioration de la vie quotidienne de dizaine de milliers de Franciliens qui ne demandent qu’à exercer leur activité professionnelle, parfois à plus d’une heure de leur domicile », écrivent-ils. « Voilà pourquoi nous avons décidé de déposer des recours en annulation de cette décision, ou de nous associer au recours déposé par la région et des départements d’Ile-de-France ».
Reste à savoir si Anne Hidalgo prendra acte de cette farouche opposition, ou si son entêtement lui fera passer outre. Et sachant que les banlieusards ne votent pas à Paris, la maire pourrait bien conserver l’avantage sur le plan électoral. C’est pourquoi l’association 40 millions d’automobilistes milite pour la « régionalisation » des voies sur berges, qui seraient ainsi placées sous la responsabilité de Valérie Pécrese. ..
Alexandre BARDIN – © WWW.MOTO-NET.COM