Circulation et pollution : les maires franciliens montent au créneau jeudi 29 septembre 2016 Tandis qu’un député de Seine-et-Marne, M. Oliver Faure, demande la tenue « d’un Grenelle de la circulation », des maires d’Île-de-France appellent la population à rejoindre la FFMC dans sa lutte contre les interdictions de circuler et dénoncent les méthodes d’exclusion auxquels se livrent des élus parisiens au prétexte de purifier l’atmosphère. De notre côté, nous continuons d’affirmer qu’en ville, les deux-roues motorisés sont une solution à la pollution. Dans le débat des « zones à circulation restreinte » (ZCR) qui va mobiliser la FFMC ce week-end avec nos manifestations dans toute la France, Olivier Faure, député de la 11è circonscription de la Seine-et Marne, vient de publier une tribune dans Le Monde et demande un « Grenelle de la circulation », voir : http://www.olivierfaure.fr/2016/09/26/tribune-dans-le-monde/ : il critique les méthodes des élus parisiens qui sanctuarisent la piétonisation de Paris et rejettent les véhicules motorisés au-delà du périph’. Il alerte sur les difficultés de transport des banlieusards. Olivier Faure a été l’un des tous premiers élus de la grande couronne parisienne à s’inquiéter des difficultés de mobilité des habitants de l’Île-de-France et il a déjà rencontré la FFMC à ce sujet. Ses inquiétudes sont également partagées par l’Association des maires franciliens qui vient de publier un communiqué de presse pour dénoncer la fermeture des voies sur berges parisiennes (voir http://fpelletant.free.fr/AMF2/cariboost_files/communiqu_C3_A9_20fermeture_20voies_20sur_20berges_20260916-page-001.jpg) et qui appelle la population à manifester les 1 et 2 octobre avec la FFMC et les collectifs de défense des automobilistes concernés par les interdictions de circulation. Au lieu de supprimer la pollution, Paris la déplace Par ailleurs, le bilan de la Journée sans voiture qui s’est déroulée à Paris dimanche 25 octobre montre que cette opération a fait baisser le niveau des émissions polluantes dans le secteur piétonnisé (-30% de dioxyde d’azote), mais que les émissions ont augmenté sur les grands axes et le périphérique (+ 35% des dioxydes d’azote en banlieue). Cela démontre qu’enlever les véhicules dans une zone ne fait que déplacer la pollution. Voir http://www.moto-net.com/article/journee-sans-voiture-ni-moto-a-paris-un-bilan-pollution-contraste.html et http://www.rtl.fr/actu/environnement/journee-sans-voiture-un-bilan-positif-a-nuancer-7784999846 D’autre part, la promesse de l’électro-mobilité chère à Christophe Najdovski (l’écologiste maire adjoint à Paris en charge des déplacements) est également à nuancer si l’on considère le véhicule électrique dans sa globalité (voir http://www.consoglobe.com/voiture-electrique-ou-thermique-le-bilan-environnemental-complet-cg), en considérant les polluants induits par la production des batteries, l’origine de l’énergie électrique et l’abandon de véhicules à essence finalement pas si polluants que ça si l’on considère leur durée de vie et leur usage. Rappelons aussi qu’un 2RM de moyenne cylindrée (300 à 650 cm3) ne consomme que peu d’essence, en moyenne 3.5 L/100 km, soit la moitié de la consommation d’une automobile moyenne confrontée aux embouteillages. La moto est une solution Quant aux 2RM motorisés, c’est toujours le meilleur moyen pour se déplacer sans perdre de temps et sans embouteillages, selon ce tableau comparatif publié sur ce même site « consoglobe » qui classe les motos dans le mode de transport moins émetteur de Co2 et de « bilan énergie » devant l’auto, le bus ou l’avion. Seul le train fait plus propre, voir : http://www.consoglobe.com/pg-comparateur-transports?menu=true. En terme de gains en temps de trajet, la Fédération européenne des associations motocyclistes l’a démontré en 2014 en réalisant un test comparatif dans plusieurs villes européennes, lire http://www.motomag.com/Europe-que-de-temps-gagne-en-ville-grace-aux-motos.html#.V-0PdiQZMqI. Enfin, les embouteillages coûtent énormément chers à la société (17 milliards €/an, selon Centre for Economics and Business research) et là encore, les 2RM sont la meilleure réponse, selon cet article de motonet.com http://www.moto-net.com/article/la-moto-permettrait-d-eviter-de-gaspiller-des-fortunes-dans-les-bouchons.html Reste le vélo à propulsion musculaire, mais pour aller de la banlieue à Paris ou de banlieue à banlieue, ça devient compliqué au-delà de 10 km de trajet. L’auteur de ces lignes en témoigne, je parcours 17 km à vélo pour me rendre à mon bureau de la FFMC, ce qui me prend 65 mn contre 25 mn quand je fais le trajet à moto.
François Pelletant » Prises de positions » Fermeture de la voie Georges Pompidou :
appel à la mobilisation et au blocage des livraisons dans Paris Fermeture de la voie Georges Pompidou :
appel à la mobilisation et au blocage des livraisons dans Paris 26 septembre 2016 Arborez l’affichette « Paris, sans la banlieue tu n’es rien ! » sur la lunette arrière de votre véhicule :
www.mairesfranciliens.fr Le Conseil de Paris vient d’adopter la fermeture des voies sur berges de la Seine.
Aussi, l’Association des Maires Franciliens que je préside, appelle à la mobilisation et bloque les livraisons de marchandises dans Paris les 3 et 4 octobre 2016. Comme ce fut le cas pour la ZCR ou toutes les restrictions de circulations mises en place ces dernières années dans la capitale, cette décision a été prise au mépris du reste de la région Ile-de-France et de la France.
L’Association des Maires Franciliens rappelle que la voie sur berges est un des axes qui pollue le moins à Paris et que cette mesure vise uniquement à satisfaire un petit groupe de résidents. Devant l’égoïsme de la municipalité parisienne, soutenue par l’Etat,
l’Association des Maires Franciliens appelle à une mobilisation de tous, les 1er, 2, 3 et 4 octobre 2016 afin de contrecarrer ce projet et protester contre la politique de circulation mise en place à Paris intra-muros. Action N°1 :
l’Association des Maires Franciliens appelle la population à participer, avec leurs véhicules, aux manifestations organisées par l’Association des Motards en Colère,
l’Association des Automobilistes Citoyens et autres collectifs, le 1er octobre 2016 en province (horaires à voir avec la FFMC dans chaque département) et le 2 octobre à Paris (rendez-vous à 14 heures au Château de Vincennes, pour ceux qui partent du 91, 12H30 parking de la Préfecture).
Action N°2 : les Maires Franciliens vont édicter des arrêtés de circulation dans les communes de Petite et Grande Couronne, interdisant durant les journées du 3 et 4 octobre 2016 le transit des transports de marchandises à destination de Paris. Les entreprises de transports, informées depuis la semaine dernière par leurs fédérations, sont invitées à décaler leurs tournées dans Paris, qui pourront reprendre le 5 octobre 2016. Action N°3 : chacun est appelé, là où il se trouve, à participer et proposer toute action visant à exprimer le caractère interdépendant de Paris et sa banlieue.
Dès à présent, l’Association des Maires Franciliens invite les franciliens à arborer l’affichette « Paris, sans la banlieue tu n’es rien ! » sur la lunette arrière de leur véhicule. .. .
Port des gants obligatoires à moto : la FFMC dénonce une surenchère réglementaire
mardi 20 septembre 2016
Droits dans leurs bottes qu’ils ne portent pas même quand ils circulent sur leur scooter, les « Père fouettard » de la sécurité routière gouvernementale viennent de publier le décret qui rendra le port des gants obligatoire d’ici deux mois pour tous les usagers de véhicules à deux et trois-roues motorisés. La FFMC regrette à nouveau qu’une mesure de bon sens soit gâchée par un énième règlement qui va transformer un peu plus les usagers en gibiers de police.
La FFMC s’est toujours opposée à l’obligation du port des gants… tout en préconisant depuis toujours le port complet d’équipements de protection. En d’autres termes, ce n’est pas contre le port des gants que la FFMC proteste, mais contre le fait qu’ils deviennent « obligatoires » sous la menace d’une verbalisation et d’un retrait de points sur le permis de conduire (alors qu’aucune vie n’est en jeu et que le non port des gants ne menace pas l’intégrité d’autrui).
Nous pensons en effet qu’en matière de sécurité routière, il vaut mieux inciter qu’obliger, suivant l’idée qu’une personne convaincue sait ce qu’elle à faire pour se protéger et qu’elle peut également tenter d’en convaincre d’autres (ce qu’a toujours fait la FFMC), alors qu’une personne contrainte a tendance à refuser la contrainte, surtout quand elle est énoncée par des gens qui décident à notre place sans même écouter nos propositions.
En fait, cette obligation du port des gants est surtout une mesure « cosmétique » pour le gouvernement qui veut faire croire qu’il agit pour la Sécurité routière… et voici pourquoi.
En revanche, les motards de la FFMC portent des bottes, ce qui peut s’avérer utile aussi pour décocher quelques coups de pieds électoraux le moment venu.
A bon entendeur…
Le décret n°2016-1232 du ministère de l’Intérieur du 19 septembre 2016 a été publié au Journal officiel. Il prévoit l’obligation du port des gants pour les conducteurs et les passagers de motocyclette, de tricycle à moteur, de quadricycle à moteur ou de cyclomoteur. La sanction en cas de non-port est une amende de 3e classe et le retrait d’un point sur le permis de conduire.
Qui doit porter des gants ?
Selon l’article premier de ce décret : « En circulation, tout conducteur ou passager d’une motocyclette, d’un tricycle à moteur, d’un quadricycle à moteur ou d’un cyclomoteur doit porter des gants conformes à la réglementation relative aux équipements de protection individuelle.
Le fait, pour tout conducteur ou passager, de contrevenir aux dispositions du présent article est puni de l’amende prévue pour les contraventions de la troisième classe. Lorsque cette contravention est commise par un conducteur tenu de détenir un permis de conduire à points pour conduire ce véhicule, elle donne lieu de plein droit à la réduction d’un point du permis de conduire.
Les dispositions du présent article ne sont pas applicables aux conducteurs ou passagers des motocyclettes, des tricycles à moteur, des quadricycles à moteur ou des cyclomoteurs, équipés de portières et portant la ceinture de sécurité lorsque le véhicule a été réceptionné avec ce dispositif. »
Quels gants et quand l’obligation sera-t-elle effective ?
L’article 3 du décret le précise : « Les dispositions de l’article 1er entrent en vigueur deux mois après la publication de l’arrêté déterminant les caractéristiques des gants, conformes à la réglementation relative aux équipements de protection individuelle. »
Le règlement 2016/425 (abrogeant la Directive EPI 89/686/CE) est sorti en mars 2016 et les gants moto n’en sont pas exclus. Dès lors, ces gants doivent être marqués « CE » pour être mis sur le marché européen et les fabricants doivent établir une déclaration CE de conformité ; il y a présomption de conformité si ils répondent à la norme (volontaire et non obligatoire) applicable : EN 13594 révisée en novembre 2015.
L’application de l’obligation du port des gants sera effective à partir du 20 novembre 2016.
Quelle amende risque-t-on ?
Tout contrevenant risque une amende de 3e classe et le retrait d’un point de permis.
Amende forfaitaire minorée : 45 euros
Amende forfaitaire simple : 68 euros
Amende forfaitaire majorée : 180 euros
Pour une contravention de classe 3, le délai de récupération des points est de 2 ans sans infraction.
D’autres équipements moto seront-ils bientôt obligatoires ?
Ni le gouvernement, ni la Sécurité routière au ministère de l’Intérieur ne se sont encore prononcés sur d’autres obligations. Cependant, cette première obligation du port des gants correspond à une préconisation du rapport du préfet Guyot, « Équipements de protection individuelle des utilisateurs de deux-roues motorisés », remis à la commission 2-roues du Conseil national de sécurité routière (CNSR) fin 2012.
Le préfet y recommandait, dans le but de généraliser le port d’équipements de protection individuelle (EPI) à deux-roues, de débuter par l’obligation du port des gants, puis, une fois cette obligation acceptée, de rendre obligatoire progressivement d’autres équipements.
Une stratégie révélée par Moto Magazine sur le site Motomag.com. On y est. Il y a donc fort à parier que, dans quelques mois, on reparlera de l’obligation de porter d’autres « équipements de protection individuelle »…
Nicolas Grumel – 20/09/2016
Moto Magazine n°330 de septembre 2016, sous le signe de l’été indien
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Voilà voilà, le n°330 de Moto Magazine (septembre 2016) a atterri dans tous les bons kiosques et en vente en ligne dans notre boutique.
Sécurité routière : Plaque plus grande pour tous
Info – Publié le mercredi 27 juillet 2016 à 14:00 par Ludovic Vidal sur le magazine l’Equipement
Qui a dit qu’il n’y avait pas de croissance dans la moto ? Un arrêté notifié par le Ministère de l’Intérieur veut généraliser l’adoption obligatoire du format unique dès juillet 2017. Votre plaque est homologuée selon l’ancien format ? Vous serez obligé de la changer.
Depuis le 1er juillet 2015, toute plaque d’immatriculation posée sur une moto ou un scooter doit impérativement respecter le format unique de 210 × 130 mm. Mais, comme nous l’expliquions quelques mois avant l’arrivée de ce texte (voir ici), les anciens formats homologués ne sont pas pour autant interdits. C’est à dire que si votre 2 roues est équipé d’une plaque de 170 × 130 mm, vous ne pouvez pas être verbalisé puisque l’obligation d’utiliser le « nouveau » format n’est pas rétroactive. Devinez quoi… ça va changer.
Passage généralisé et forcé au nouveau format
Plaque d’immatriculation moto : Le format unique sera obligatoire pour tout dès 2017C’est ce 25 juillet, dans la torpeur estivale, que l’arrêté 2016/385/F émanant de la Délégation à la sécurité et à la circulation routières (DSCR) du Ministère de l’Intérieur français a été notifié devant la Commission Européenne. Celui-ci vise à « modifier les caractéristiques et le mode de pose des plaques d’immatriculation des véhicules » et plus spécifiquement les 2 et 3 roues à moteur, immatriculés en France. Le but est simple :
« L’arrêté notifié vise à généraliser à l’ensemble du parc des véhicules à moteur à deux ou trois roues et quadricycles à moteur non carrossés, à compter du 1er janvier 2017, le format unique de 210 millimètres par 130 millimètres des plaques d’immatriculation posées depuis le 1er juillet 2015. »
Vous vous dites que ça ne vous concerne pas, avec votre moto de 4 ans dont la plaque, d’époque, était homologuée ? Perdu ! Tout le monde devra repasser à la caisse et installer le nouveau format sous peine d’amende, même (surtout ?) les anciennes motos :
« Les plaques d’immatriculation aux anciens formats devront donc être changées avant le 1er juillet 2017. »
« Pour votre sécurité »
Bien entendu, le motif avancé est celui de la meilleure protection des usagers les plus vulnérables car les cinq formats actuels seraient « de nature à complexifier les contrôles et à développer chez l’usager un sentiment d’invulnérabilité particulièrement néfaste à sa sécurité. » On en rirait presque si cette nouvelle obligation au nom de notre sécurité sur la route quand on connaît les causes d’accidentologie des motards ne nous donnait pas envie de pleurer. Le téléphone, l’alcool, les médicaments, la distraction ? Que nenni, pour améliorer la sécurité des motards, il suffit de forcer tout le parc à adopter des plaques plus grandes. On frôle le génie.
Déposé il y a deux jours, ce texte, signé par le délégué à la sécurité et à la circulation routières Emmanuel Barbe, est en statu quo jusqu’au 26 octobre, période pendant laquelle la Commission et les autres États membres peuvent critiquer, aviser ou demander des modifications. Mais cette demande étant franco-française, il fait peu de doute qu’elle sera adoptée en l’état.
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Contrairement à ce qu’à pu affirmer le député Pauvros sur son site et à la tribune de l’Assemblée Nationale, nous n’avons pas apporté notre soutien à la « proposition de loi visant à lutter contre les nuisances de certains engins motorisés », votée le 15 juin à l’Assemblée nationale.
Le seul point sur lequel la FFMC et le député se sont rejoints est la volonté commune d’améliorer le vivre-ensemble et faire cesser des pratiques qui portent également préjudice à l’ensemble de la communauté motocycliste.
Nous avons obtenu que le projet de loi initial, qui concernait tout type d’équipement non homologué, soit modifié lors de la première lecture à l’Assemblée nationale : un décret devra confirmer que, pour les deux et trois-roues motorisés réceptionnés, seuls les pots d’échappement non homologués sont concernés par cette mesure.
Nous avons aussi réussi à faire ajouter la possibilité d’obtenir un certificat de circulation provisoire afin de modifier le dispositif jugé trop bruyant, là où le législateur ne proposait que l’immobilisation du véhicule, déjà prévue par le code de la route.
Les discussions sont encore en cours
La FFMC va profiter de la navette parlementaire pour essayer d’infléchir encore certains points inacceptables à ses yeux de cette loi, comme la disproportion de la peine, ou la possibilité pour les forces de l’ordre d’estimer « au jugé » du caractère bruyant d’un échappement, sans l’aide d’un sonomètre. Mais nous ne nous faisons pas d’illusion sur le résultat, dans une époque où règne l’inflation sécuritaire, cache misère d’une éducation et d’une prévention réduits à la portion congrue, à laquelle nous nous sommes toujours opposé.
Nous nous inquiétons tout particulièrement des interprétations possibles contenues dans cette loi, qui peuvent conduire à à une rupture d’égalité de traitement, voire à l’arbitraire, ainsi que de l’échelle de peines prévue rendant cette loi incompréhensible et injuste.
Mobilité urbaine, un défi social
25 communautés d’agglomérations françaises projettent d’interdire aux véhicules « anciens » d’accéder en ville. Ça commence à Paris dès le 1er juillet 2016 où l’interdiction va concerner les voitures de tourisme d’avant 1997 et les deux-roues motorisés (2RM) mis en circulation avant juin 1999 !
Le prétexte invoqué par les promoteurs de cette mise au ban, c’est la « pollution de l’atmosphère » dont les usagers de la route sont désignés comme les principaux coupables, alors que la plus grande part de la pollution est provoquée par l’industrie, les épandages agricoles, le chauffage des habitations et le fret routier international résultant de la mondialisation qui ne profite qu’à une minorité de groupes financiers.
Les « solutions » proposées aux usagers contraints d’abandonner leur véhicule ancien qui fonctionne encore très bien, c’est d’en acheter un neuf ou d’apprendre à s’en passer. Quel mépris !
Contradictions
Les élus des communes périphériques aux villes interdites devront faire face à des contradictions : prononcer à leur tour des interdictions concernant leurs propres administrés et ceux des communes voisines ou voir leur territoires se transformer en parkings de transit pour les usagers ne pouvant plus entrer dans les zones centrales à « circulation restreinte ».
Autre contradiction, les élus écologistes favorables à ces mises au ban des véhicules anciens ont par ailleurs fait voter des lois contre l’obsolescence programmée et le « jetable », préférant promouvoir le « durable ». Et pourtant, ces restrictions vont rendre inutilisables des autos et des deux-roues motorisés en bon état de fonctionnement. Dans le même temps, la construction et la production de véhicules neufs génèrent aussi de la pollution… et les récents scandales sur la triche aux émissions polluantes de certains constructeurs d’automobiles démontre que les véhicules les plus récents ne sont pas forcément les plus vertueux.
Interdiction aberrante des 2RM
Alors que nos voisins européens ayant adopté des zones à circulation restreinte laissent rouler les deux-roues motorisés (2RM) unanimement reconnus comme des éléments favorables à la fluidité des déplacements motorisés , la Ville de Paris veut interdire motos et scooters qui participent pourtant au désengorgement du trafic automobile.
Aucune alternative valable
Alors que Mme Hidalgo, maire de Paris, a déclaré vouloir éradiquer les véhicules diesel de la capitale d’ici 2020, son adjoint aux déplacements, M. Christophe Najdovski s’en prend également aux motos et scooters dont aucun ne roule au gasoil ! En réponse aux inquiétudes de ces usagers face à ces menaces touchant à leurs libertés de se déplacer et leurs besoins pratiques de se rendre à leur travail, la ville de Paris propose à ses seuls administrés une aide financière pour acheter un vélo électrique. Cette « compensation » ne peut satisfaire les usagers venus des proches et lointaines banlieues pour qui il n’y a souvent aucune alternative à celle du véhicule motorisé personnel pour se déplacer vers leurs lieux d’activités.
Mise au ban des plus faibles*
Seront impactés par ces interdictions les personnes les plus modestes, les salariés, résidant loin des villes, les étudiants, les stagiaires, les demandeurs d’emploi, les commerçants… les seuls bénéficiaires de ces mesures qui relèvent finalement d’une prophylaxie sociale imposée seront les constructeurs automobiles, lesquels produisent de moins en moins sur notre territoire !
Méthode forte contre solution douce, une menace pour l’Ecologie
La solution serait de promouvoir l’acquisition de véhicules moins gourmands en énergie (c’est le cas des 2RM) et moins émetteurs de particules en comptant sur un renouvellement progressif, phénomène déjà en cours. En adoptant la méthode forte et les contraintes au motif de la protection de l’Environnement, le ministère de l’Ecologie, la Ville de Paris et les 25 communes favorables à ces restrictions prennent le risque d’éloigner encore davantage les citoyens des enjeux écologiques, lesquels n’ayant jamais été si cruciaux.
Méthode forte contre solution douce, une menace pour la cohésion des territoires et de leurs habitants
En acceptant ces interdictions de circulation, le gouvernement prend le risque d’accentuer le fossé social entre les habitants aisés des centre-ville et ceux des villes périphériques. Cela risque également d’opposer les territoires, entre modèles urbains et zones péri-urbaines, voire rurales.
*le terme « banlieue » vient du mot « ban », « bannissement ». La « banlieue », c’est le lieu du ban.
Permis moto A2, un nouveau coup porté à la moto
En décrétant l’extension du permis A2* (limité à des motos de 47 ch les deux premières années) à tous les âges, le gouvernement confirme sa politique anti-moto. La FFMC dénonce cette surenchère sécuritaire qui décrédibilise encore davantage les instances de concertation mises en place par ce même gouvernement. La seule preuve de constance du 1er ministre et de ses services, c’est de toujours se servir des motocyclistes comme leurs éternels boucs émissaires de la sécurité routière.
Annoncé depuis octobre 2015, le permis A2 devient la règle pour tous les conducteurs reçus à l’examen du permis de conduire « moto » de +125 cm3. Concrètement, ça signifie que tout nouveau motocycliste devra attendre deux ans pour accéder à des véhicules sans limitation de puissance. Durant 24 mois, il sera contraint, si il acquière une moto, à un véhicule limité à la puissance maximale de 35 kw (47,6 ch). Jusqu’à présent, seuls les novices âgés de 18 à 24 ans étaient limités durant deux ans après la date d’obtention du permis moto « toutes cylindrées ». Sans tenir compte des avis exprimés par la Commission « Jeunes et éducation routière » du Conseil national de sécurité routière qui proposait un autre dispositif de progressivité dans l’acquisition d’expérience de conduite, le gouvernement a préféré accéder aux demandes des anti- motos et des « sécuritaires » en imposant le dispositif « A2 » à toutes les tranches d’âge. Si il est exact que davantage de victimes d’accidents de moto sont âgés, c’est juste parce que la moyenne d’âge des motocyclistes a considérablement augmenté ces dernières années (40 ans et +).
Pour France Wolf, coordinatrice des Motards en Colère, « si la progressivité est une demande historique de la FFMC, limiter l’accès au permis A à des personnes ayant l’expérience de la route n’a pas de sens ! C’est une mesure qui ne tient compte ni de la typologie du parc moto et du public visé, ni des avis pourtant reconnus des spécialistes de la formation deux roues. »
Sauf à vouloir encore augmenter les contraintes pour accéder à la moto, ce nouveau dispositif n’a pas de justification selon les dernières bilans annuels de sécurité routière ou la catégorie « motocyclistes » est encore en baisse de -1,8% (de 2015 à 2014), -12,8% depuis 2010.
En revanche, un novice automobiliste peut toujours conduire la voiture de son choix, sans limitation de puissance.
* décret n° 2016-723 // JORF n°0127 du 2/06/2016 :
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